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Les pavillons sont les logements les plus exposés à la sécheresse
information fournie par Le Figaro 16/12/2021 à 06:00

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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La sécheresse entraîne un affaissement des sols et fait apparaître des fissures sur les murs de certains logements, notamment dans le centre et l'est de la France.

Le changement climatique, et notamment les sécheresses , sont à l'origine de dommages visibles sur les bâtiments. Plus de quatre millions de maisons seraient « potentiellement très exposées », selon un rapport de la sénatrice PS de la Charente Nicole Bonnefoy, réalisé en 2019.

Saretec, spécialiste en la matière qui a passé au crible entre 15 et 20% des sinistres en France, a identifié les dommages de la sécheresse: un affaissement des sols sous les fondations et les dallages des bâtiments et des fissures sur les murs. En extérieur, 45% des fissures apparaissent sur les façades du bâtiment, 18% sur la terrasse, 14% sur le mur de clôture. À l'intérieur, ce sont les murs qui présentent le plus de fissures. Les façades est et sud, plus exposées au soleil et aux variations de températures, sont les plus touchées.

Les bâtiments sinistrés sont en majorité des pavillons, à 90%. Parmi eux, on compte 60 % de maisons isolées, n'ayant pas de mur séparatif commun avec une construction voisine, et 10% de maisons de ville, des demeures mitoyennes urbaines. « Les immeubles font souvent quatre ou cinq étages et ont un système de fondation plus profond que les maisons individuelles, ce qui explique pourquoi ils sont moins touchés. L'environnement contribue également à protéger les immeubles: zones urbaines, surface artificialisée protégeant de l'évaporation de l'eau dans le sol... », assure Alexis Sauvaire, expert en dommages à fort enjeu au sein du groupe Saretec.

8000 villes en état de catastrophe naturelle

La présence de végétaux fait partie des facteurs aggravants: « Les arbres et leurs racines vont absorber l'eau dans leur zone d'influence entraînant une dessiccation (élimination de l'humidité) des argiles », explique Fannie Noël qui a rédigé cette étude. Quant à l'année de construction des bâtiments sinistrés, près de ¾ des édifices ont été construits entre 1945 et 2000, période durant laquelle la plupart des habitations individuelles ont été construites.

Environ 8000 communes françaises ont été reconnues au moins une fois en état de catastrophe naturelle pour le phénomène de sécheresse sur une période allant de 1982 à 2020. Sur ces cinq dernières années, les départements ayant le plus d'arrêtés sécheresse, des arrêtés préfectoraux prescrits pour une durée limitée et qui restreignent les usages de l'eau, sont les territoires centraux comme le Puy-de-Dôme ou le Cher ainsi que ceux situés dans l'est de la France: la Moselle, la Meurthe-et-Moselle. En 2016 et 2017, le sud a recentré la majorité des sinistres, que ce soit dans le pourtour méditerranéen, en Gironde ou en Dordogne. « Le nombre de communes reconnues en catastrophe naturelle ces dernières années a explosé: des départements qui n'étaient pas touchés le sont désormais. Le phénomène de sécheresse se déplace donc », note Fannie Noël.

Le coût annuel moyen des sécheresses a quadruplé entre 2001 et 2015. En cumulé, de 1982 à 2020, il est de 13,8 milliards d'euros, soit plus du tiers des sinistres tous périls, sur les trente dernières années. Les désordres observés sur ce type d'habitation nécessitent entre 4000 et 5000 € de réparations et de mise en place de mesures conservatoires. Par ailleurs, dans plus de la moitié des cas de sécheresse (55%), les désordres provoqués par le phénomène de retrait-gonflement des argiles sont observables dans le voisinage immédiat ou plus lointain.

Attention toutefois, 85% des fissures ou affaissements ne sont pas imputables à la sécheresse et ne relèvent pas du régime d'indemnisation des catastrophes naturelles. Des fuites de canalisation ou de fortes chaleurs déformant des matériaux de construction comme des charpentes en bois, peuvent être à l'origine d'une fissuration, par exemple. « Deux symptômes assez connus permettent de remarquer les fissures liées à la sécheresse: les fissures en escalier, souvent symptomatiques d'un mouvement de rotation donc un mouvement des fondations; et l'apparition d'une fissure en forme de sifflet qui s'établi entre une maison existante et une extension. Cela signifie que l'extension est en train de se tasser par rapport à la maison existante », explique Antoine Souhaité, coordinateur régional dommage sur le risque Catnat Sécheresse. « Il existe des solutions de prévention: réhydratation des sols à partir d'eau de pluie recueillie pour diffusion en période de sécheresse », recommande Fannie Noël.

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